Quand le shopping devient sympa

Hier midi, prise d'une impulsion incontrôlable, Peggy s'en va t-en guerre. Votre mission, Peggy, si vous l'acceptez, trouver des fringues qui vous vont.
Faut dire qu'à la fin de l'été passé, j'ai fait un grand nettoyage de ma garde-robe. Au bac, tout ce que je gardais pour au cas où il ferait 40 degrés à l'ombre en Belgique. Au bac les vêtements dont les couleurs étaient passées. Au bac, les trucs devenus informes à force d'avoir été trop portés. Au bac, ce que je gardais au cas où je rentrerai dans un 38 sans risquer l'asphyxie.
Je fais plusieurs boutiques, ça ne traîne pas. J'ai pas beaucoup de temps à perdre. Je suis d'humeur pratique. Je trouve quelques trucs dont une petite robe noire sympa. Sans manches. Or, pour les matins frileux, il me manquerait bien un petit gilet.
J'avise un magasin où je n'ai jamais mis les pieds. Il me semblait que cette enseigne existait dans ma jeunesse mais avait disparu de la scène belge. Apparemment, ils sont de retour. Une marque française. Donc, ils taillent plus petits qu'en Belgique.
Que vois-je? Un plein étal de gilets. Ma taille est encore disponible, sauf en noir. Dommage mais bon, sur une petite robe noire, un peu de couleur, sobre néanmoins, fera l'affaire. Essayage. Ça me plaît. La préposée aux cabines me propose de remettre elle-même en rayon ce qui ne me convient pas. Hein, kwa ? Je ne suis plus en Belgique, c'est pas possible. Il existe des magasins où le service et le sourire sont compris dans le prix ?! Je crois rêver.
Passage à la caisse. La caissière a l'accent de là-bas. Un peu ronde. Elle scanne l'étiquette. Me regarde. Regarde encore une fois l'étiquette. Mais vous avez pris cette taille là ? C'est pour vous ?
Ben oui, c'est pour moi.
Et ce n'est pas trop grand?
Ben non, pas du tout. Quand je ferme un gilet (ben oui, moi les gilets, il m'arrive de les fermer et pas juste le premier bouton du dessus), je n'aime pas que les boutons manquent d'exploser à chaque inspiration. Celui-ci est taillé pour moi.
D'emblée, j'ai décidé que cette vendeuse me plaisait. C'est bien la première fois que ça m'arrive : elle m'a prise pour une mince ! Sonnez tambours et trompettes !
Dommage, ils ne vendaient pas de bikinis. Ça, ce sera la prochaine étape. Quand ma crème hydratante avec une touche d'autobronzant aura tenu ses promesses et que le néon de la cabine d'essayage ne me renverra pas l'image de mon corps blafard.